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En 2011 la DPJJ a imposé une réforme de la formation initiale dispensée par l'ENPJJ. Cette remise en cause grave de la formation initiale s'inscrit dans le contexte de la réduction des formations initiales dans toute la fonction publique d'Etat, dont l'exemple le plus cruel est celui de l'éducation nationale où les enseignants ont désormais directement les élèves. Nous avons pu observé un recul du nouveau gouvernement avec la création des instituts supérieurs de la formation.

 

La formation initiale est passée de deux année à une seule ne mettant en œuvre la pré-affectation en lieu et place d'une deuxième année de formation en alternance. Les motivations politiques de ces décisions sont de plusieurs ordres :

 

Tout d'abord celui de l'opportunité budgétaire pour obtenir quelques « économies » en plaçant les stagiaires en position de titulaires. Il est à noter que la DPJJ n'a pas mis en place la pré-affectation pour la formation des directeurs, comme cela était prévu, mettant en avant l'impossibilité de transférer à des stagiaires un pouvoir de signature pour les actes de la responsabilité des directeurs de services.

 

Ensuite, celui de la volonté de la DPJJ de transformer la formation initiale pour la rendre, selon elle, plus « profesionnalisante ».

 

Cela s'est traduit de plusieurs façons :

 

  • La remise en cause de l'alternance intégrative qui prévalait jusqu'alors. La formation par alternance intégrative doit favoriser l'élaboration d'un questionnement professionnel par une confrontation permanente des apports théoriques et pratiques.

 

  • La rédaction du mémoire s'inscrivait jusqu'alors dans ce mouvement réflexif qui intégrait aussi une dimension de rechercher personnelle liée au cheminement professionnel du stagiaire. Or, la nouvelle formation remet en cause cette modalité de travail pour la remplacer par un « mémoire de professionnalisation ». Le thème de celui-ci devra être validé par le directeur de service d'affectation avec comme seul critère l'intérêt pour le service.

  • Enfin la formation « professionnalisante » que la DPJJ veut promouvoir a pour conséquence de marginaliser le lien avec l'université. La possibilité d'obtenir le Master 1 (Bac +4) est remise en cause à bas bruit au profit d'une hypothétique équivalence avec le DEES (Diplôme d’État d’Éducateur Spécialisé). Malgré son aspect séduisant, l'équivalence avec le DEES (Bac +2) représenterait une dévalorisation/déqualification de la formation initiale des éducateurs.

 

Ce projet n'a toujours pas abouti en raison du décalage entre les exigences du DEES qui couvre un champ très large (handicap, petite enfance, adolescence, etc.) et celles de la formation PJJ qui de façon très spécifique l'unique champ de l'adolescence en difficulté. Ainsi, le bel ordonnancement du projet de la DPJJ, se révèle être une impasse pédagogique. Ce qui interroge sur le sérieux de cette réforme et au final la légitimité de celle-ci.

 

Les éducateurs stagiaires de la promotion 2011-2013, tout comme ceux des promotions suivantes, ont fait et font les frais de la réforme de la formation initiale et ont très rapidement posé les pieds dans le plats pour faire les constats suivants :

 

Une première année à l'ENPJJ « resserrée » quasiment uniquement autour des enseignements théoriques avec des périodes de stages de découvertes, mais qui sont vécus comme des passages éclairs dans les services.

 

Cela conduit l'ensemble des stagiaires à vivre cette période comme une course poursuite pour obtenir le passage en deuxième année et une bonne position au classement ,déterminant pour la pré-affectation.

 

De plus les enseignements restent, dans ce cadre de la première année, cloisonnés, donc difficilement utilisables dans le cadre d'une formation par alternance intégrative. Ce va et vient nécessaire entre théorie et pratique et les expériences de terrain sont mis en cause puisque les apports théoriques sont dispensés, pour l'essentiel, en première année, la seconde année risquant d'être une mise au travail immédiate par le biais de la pré-affectation.

 

Une organisation de la deuxième année soumise au dispositif de la pré-affectation.

 

Les DIR (Directions inter-régionales) qui disposent de peu de postes à offrir aux stagiaires (Grand-ouest, Sud-ouest, etc.), voient leurs PTF (Pôles Territoriaux de Formation) menacés en raison du nombre insuffisant de stagiaires en deuxième année. L'administration a trouvé, comme seule solution, de re-dispatcher un certain nombre de stagiaires sur des PTF en sous-activité. Ainsi des stagiaires du PTF de Pantin, du PTF centre et de Toulouse ont reçu l'ordre d'effectuer leurs regroupements respectivement au PTF de Rennes et de Bordeaux. Tant pis pour l'unicité et la continuité du suivi pédagogique des stagiaires et tant pis pour les surcoûts occasionnés par des déplacements supplémentaires et plus longs.

 

Ainsi les pré-affectations des stagiaires, répondent d'avantage aux besoins de l'administration qu'à ceux liés à leur formation. Sur les autres PTF, la question qui reste encore à évaluer est celle du respect de la position de stagiaire sur les lieux de pré-affectation. Les premiers retour des promotions précédentes font état d'une utilisation à titre de titulaires des stagiaires. Le statut d'apprenant est en effet négligé quand un stagiaire arrive sur un service en déficit de personnel ou soumis à une sur-activité.

 

Grâce à notre mobilisation, nous avons obtenu la mise en place d'une charte du « stagiaire pré-affecté » et l'affectation de personnels supplémentaires là où il y a des pré-affectés. Malheureusement nous sommes de nouveau dans une période où le nombre d'agents contractuels a été diminué fortement. Ainsi le combat reste à mener pour s'assurer de l'allègement de la charge de travail des stagiaires par le recrutement de personnels supplémentaires. Nous devons aussi compter sur la vigilance de chacun afin que la charte du stagiaire « pré-affecté » soit respectée.

 

Comme nous pouvions le craindre et comme nous l'avons constaté, la réforme de la formation initiale a déjà montré ses limites avec des effets dangereux. L'exemple des « détachés / ré-affectés » de Rennes en est l'exemple le plus récent. Pour le SNPES-PJJ / FSU, la seule solution pour les personnels de la formation et les stagiaires (mais aussi pour l'ensemble des personnels titulaires de la PJJ) est le retour à une véritable formation initiale en deux ans.

 


 

Pour les stagiaires ! Par les stagiaires !

SNPES-PJJ / FSU

Réforme de la formation initiale de la formation initiale des éducateurs(-trices) de la PJJ

 

Notre analyse !

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